September Says, le regard d’Ariane Labed

SEPTEMBER SAYS © Sackville Film and Television Productions Limited - MFP GmbH - CryBaby Limited - British Broadcasting Corporation ZDFarte 2024

Nous la connaissions actrice chez Yórgos Lánthimos, Guy Maddin ou encore Richard Linklater, c’est désormais en tant que réalisatrice d’un premier long métrage qu’Ariane Labed revient sur la Croisette, dans la catégorie Un Certain Regard. Dans September Says, un premier film aux notes surréalistes, il est question d’amour et de ressentiment entre les jeunes sœurs July et September, et leur mère Sheela.

 

 

« Il peut y avoir d[u] surnaturel dans la normalité » 

– Ariane Labed

 

Quel a été l’élément déclencheur de ce projet ?

September Says commence par ma rencontre avec Sisters de Daisy Johnson. Ce livre, qualifié de gothique, me paraissait une véritable opportunité de pouvoir développer ce qu’il peut y avoir de surnaturel dans la normalité. Une occasion de pousser la question de l’amour filial au maximum de ses limites, avec ce qu’elle charrie de tendresse et de nocivité.

 

Quelle était l’atmosphère du tournage ?

Il s’agit de mon premier long métrage en tant que réalisatrice mais je connais bien les plateaux pour les avoir fréquentés en tant qu’actrice. Je sais aussi à quel point les tournages peuvent être l’occasion pour certaines personnes d’exercer leur domination. Je tenais donc à ce que le plateau soit bienveillant et joyeux, et le sens du jeu a prédominé. Pour moi, ce furent cinq semaines de joie intense et j’espère que mon équipe peut en dire autant.

 

Quelques mots sur vos interprètes ? 

Mia Tharia, Pascale Kann et Rakhee Thakrar sont au cœur du film. Elles sont très différentes les unes des autres mais ont en commun une grande disponibilité et une incroyable générosité. Elles ont accepté de chercher et de se perdre avec moi. Leurs performances sont absolument uniques de sensibilité, de force et d’intensité. Je ne les remercierai jamais assez de m’avoir fait confiance.

 

Que vous a appris la réalisation de ce film ? 

Qu’il n’y a pas qu’une seule façon de faire des films.

 

À quel moment avez-vous envisagé de passer derrière la caméra ? Quelles sont vos influences en tant que réalisatrice ?

J’ai voulu devenir réalisatrice sur le plateau du premier film dans lequel j’ai tourné : Attenberg de Athiná-Rachél Tsangári. J’aime profondément le métier d’actrice mais j’ai toujours nourri l’espoir d’être réalisatrice. Ma première influence a donc été ce premier film que j’aime tant, mais la réalisatrice qui reste une référence absolue pour moi, c’est Chantal Akerman.