She’s Got No Name, le procès d’une femme par Peter Ho-Sun Chan

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Inspiré d’une histoire vraie, She’s Got No Name retrace l’une des plus célèbres affaires de meurtre non résolues en Chine. Peter Ho-Sun Chan, le réalisateur hongkongais de Comrades, Almost a Love Story, et de Dragon (Wu Xia), présenté Hors Compétition en 2011, met en scène un film d’époque, dans la Chine des années 40, alors occupée par le Japon.

Le titre du film – littéralement “Elle n’a pas de nom” – renvoi à une époque où les femmes issues du prolétariat étaient anonymes. Zhan-Zhou devait son patronyme à un mélange des noms de son ancien maître et de son mari Zhan (« Gros Ours »). Retrouvée avec la dépouille démembrée de son époux, elle avoue d’abord le meurtre – qu’il semble impossible qu’elle ait pu commettre seule – avant de se rétracter. Confrontée à un procès très médiatisé et à une potentielle condamnation à mort, elle se découvre un désir de vivre inattendu. Prise dans un dilemme dans lequel se joue sa propre vie, elle n’a que deux choix : être battue à mort ou tuer son mari et le démembrer afin d’être certaine de ne pas le revoir dans sa prochaine vie.

 

“C’est peut-être la résilience, un sujet récurrent de mes films, qui m’a poussé à m’embarquer dans cette aventure, cette fois incarnée par une femme fatale.”

– Peter Ho-Sun Chan

Ce protagoniste féminin est incarné par la grande Zhang Ziyi (Mémoires d’une geisha, The Grandmaster), membre du Jury des Longs Métrages en 2006, puis du Certain Regard en 2013. Elle a également donné un Rendez-vous avec… à Cannes en 2019. Dans She’s Got No Name, son personnage est soumis au jugement de l’opinion publique, au point que son destin finit par se confondre avec celui de son pays. Du Shanghai occupé par le Japon, à la Chine nationaliste puis finalement la naissance de la République populaire de Chine, ce film procès qui tente de sonder l’origine du mal, fait aussi état d’un contexte historique et politique déterminant.