Les frères Larrieu portent le sensible Roman de Jim à l’écran

Trois ans après la très déjantée comédie musicale Tralala tournée dans leur Lourdes natal, Arnaud et Jean-Marie Larrieu se frottent à l’adaptation du livre de Pierric Bailly et présentent Le Roman de Jim porté par Karim Leklou, Laetitia Dosch et Bertrand Belin à Cannes Première.

Lorsque Aymeric tombe sur Florence par hasard à une soirée, leur passé d’employés de supermarché semble bien loin. Il sort de prison après une bêtise de jeunesse, elle est enceinte de six mois, ils vont tomber amoureux. Aymeric est là à la naissance du petit Jim et, à trois, la petite famille coule des jours heureux dans leur maison du Haut-Jura. Jusqu’au jour où le père biologique de Jim fait irruption…

À la lecture du roman de Pierric Bailly, les réalisateurs sont sensibles au personnage d’Aymeric, ce “garçon gentil”, peu combatif face aux obstacles qui se dressent sur sa route et qu’ils estiment encore peu vu au cinéma. Interprété avec toute la bonhomie dont Karim Leklou est capable, le protagoniste interroge le sentiment de paternité sur un temps long, celui d’un beau-père confronté à un abandon, à un mensonge et aux coups du sort.

 

“Ce qu’on est allé chercher dans le roman, explique Arnaud Larrieu, c’est une façon de raconter où chacun a ses raisons, où l’intention n’est pas de faire du mal, ni de triompher au nom du bien, mais d’avancer dans la vie de la manière la plus juste possible avec les moyens du bord.”

 

Aymeric est en quelque sorte spectateur de sa vie, ce qui transparaît au travers de son goût pour la photographie. Les frères Larrieu mettent d’ailleurs brillamment en scène ses clichés en négatif. Il cumule les pellicules, témoin de ce et ceux qui l’entoure, mais pressent bien, au fond, que viendra le jour où il devra raconter son histoire.