Miséricorde, le silence et le désir par Alain Guiraudie
Le réalisateur, scénariste et écrivain français Alain Guiraudie revient à Cannes avec une histoire de désirs et de non-dits implantée au cœur d’un village ardéchois. Miséricorde s’ajoute à la filmographie de l’auteur de Rester vertical (Compétition, 2016) et de L’Inconnu du lac, thriller charnel lauréat du Prix de la mise en scène Un Certain Regard en 2013. Miséricorde est présenté dans la Sélection Cannes Première.
Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…
« Pour moi, la Miséricorde plus que la question du pardon, c’est l’idée de l’empathie, de la compréhension de l’autre au-delà même de toute morale. »
– Alain Guiraudie
Le cinéma d’Alain Guiraudie se distingue par son ancrage rural et populaire qui lui permet de nous emmener à la rencontre de personnages et de lieux de manière très sensorielle, en abordant notamment les thèmes du désir homosexuel ou de la représentation de la classe ouvrière. Miséricorde s’inscrit dans cette veine et invite dans son intrigue policière le double poids du silence et du désir.
Catherine Frot fait sa toute première apparition dans l’univers du cinéaste qui a pour habitude de faire tourner des acteurs peu connus, avec, de temps à autres, une figure populaire, comme ce fut le cas pour Pierre Deladonchamps dans L’Inconnu du Lac ou Hafsia Herzi dans Le Roi de l’évasion. Au générique de ce dernier long métrage, on retrouve également Félix Kysyl et Jean-Baptiste Durand, réalisateur de Chien de la casse, et pour la première fois devant la caméra.