Raoul Peck dans les pas d’Ernest Cole

ERNEST COLE, PHOTOGRAPHE © Ernest Cole

Dans Ernest Cole, Lost and Found, le cinéaste haïtien Raoul Peck plonge dans l’âme du célèbre photographe sud-africain et raconte, au travers d’un portrait très personnel, lattitude complice du monde occidental face aux horreurs du régime de lApartheid.

Ernest Cole, photographe sud-africain, a été le premier à exposer au monde entier les horreurs de l’apartheid. Son livre House of Bondage, publié en 1967 alors qu’il n’avait que 27 ans, l’a conduit à s’exiler à New York et en Europe pour le reste de sa vie, sans jamais retrouver ses repères.

Après I Am Not Your Negro (2016), dédié à l’écrivain afro-américain James Baldwin, ou encore la mini-série Exterminez toutes ces brutes (2021), qui revenait en quatre épisodes sur sept siècles de violences racistes, le documentariste haïtien, narrateur hors pair, a une fois de plus braqué sa caméra sur un destin injustement invisibilisé.

Raoul Peck raconte les errances du photographe, ses tourments d’artiste et sa colère au quotidien, face au silence ou à la complicité du monde occidental devant les horreurs du régime de l’Apartheid. Il raconte aussi comment, en 2017, 60.000 négatifs de son travail ont été découverts dans le coffre d’une banque suédoise.

Dans ce documentaire monté sous forme de thriller, le cinéaste met au jour l’âme de l’artiste, tout en plongeant dans les complexités du « concept de race » à travers son imagerie intemporelle.