Sauvages, la fable écologique de Claude Barras
Après Banquise, son court métrage sélectionné en 2006, mais aussi et surtout le succès mondial de Ma vie de Courgette (2016), le cinéaste suisse Claude Barras s’empare de la thématique de la déforestation pour signer une fable écologique très personnelle aux côtés des Penans, un peuple autochtone vivant au cœur d’une forêt tropicale. Sauvages est présenté en Séance Spéciale.
Île de Bornéo, Asie du Sud-Est. À la lisière de l’immense forêt tropicale où elle vit, Kéria, 11 ans, découvre un jour un bébé orang-outan abandonné dans l’exploitation de palmiers de son père. Alors qu’elle prend soin du petit singe, son jeune cousin Selaï vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille à des compagnies forestières. Dès lors, le trio va lutter ensemble contre la menace de destruction qui pèse sur cette forêt ancestrale. L’occasion pour Kéria de découvrir ses racines, issues du peuple autochtone Penan.
Voici huit ans que Claude Barras n’avait plus donné des nouvelles de son cinéma. Huit longues années durant lesquelles Ma vie de Courgette, son premier long métrage auréolé de deux César et d’une nomination aux Oscars, a continué à façonner son immense succès. Huit ans au cours desquels a également muri Sauvages, sa nouvelle réalisation en stop-motion.
Le film lui a été inspiré par des récits d’un monde sans voitures où chacun vivait principalement en autarcie : ceux que ses grands-parents lui racontaient lorsqu’il était enfant. « Comme les Penans, ils regardaient le ciel et savaient dire en fonction d’un nuage s’il allait faire beau le lendemain », confie le réalisateur. Claude Barras explique avoir également été beaucoup marqué par l’activiste suisse Bruno Manser, qui était très impliqué dans la défense de la forêt de Bornéo avant de disparaître de façon suspecte.
S’il pointe l’action destructrice de l’industrie agroalimentaire ou encore l’exploitation outrancière des ressources en matière première, Sauvages – qui rassemble les voix de Babette de Coster, Martin Verset, Laëtitia Dosch ou encore Benoît Poelvoorde – questionne également, sans jamais donner de leçon, l’irrésistible attirance que nous avons pour la modernité.