Jacques Demy, le Rose et le Noir : itinéraire filmique haut en couleurs

“Mes films sont des films déguisés, aimait à dire Jacques Demy. Souvent, la couleur, la musique, masquent le vrai pessimisme du propos. Sans parler de gaieté forcée. Mais je crois que j’ai la même démarche dans l’existence. Ce que l’on fait et ce que l’on est, c’est pareil. Je ne fais pas de différence.”

Jacques Demy, le Rose et le Noir, c’est un voyage à travers l’œuvre du réalisateur. Florence Platarets relève le défi d’un documentaire à la première personne, nourri d’archives foisonnantes dans lesquelles Jacques Demy raconte son cinéma et, en filigrane, se raconte lui-même.

C’est là que réside la force de ce documentaire qui explore toute la beauté et l’intimité des archives familiales. Florence Platarets a pu, avec la collaboration de Rosalie Varda et Mathieu Demy, tous deux coproducteurs du film, s’appuyer sur des entretiens filmés par Agnès Varda, des souvenirs personnels tournés en Super 8 et autres makings of, parmi lesquels les images irrésistibles de Françoise Dorléac et Catherine Deneuve partageant une cigarette à la fin d’une répétition de danse.

Le documentaire s’articule au fil de l’œuvre de Jacques Demy. Pour chaque film, il revient sur les intentions, les défis qu’ils ont posés et les anecdotes de fabrication. De ses débuts avec Lola, à ses drames musicaux comme Les Demoiselles de Rochefort, ou encore son incursion américaine pour Model Shop, à la fin du documentaire, une seule envie domine, celle de se plonger à nouveau dans chacun des bijoux de ce cinéaste légendaire.