Jacques de Baroncelli, un certain goût pour les œuvres maritimes
Avec La Rose de la mer (1946), Jacques de Baroncelli, réalisateur issu du cinéma muet et considéré comme l’un des pionniers du parlant, adapte le roman de Paul Vialar, publié en 1939. Le film est projeté dans le cadre de la programmation Cannes Classics.
Romain Jardehu (Fernand Ledoux) et son neveu Jérôme (Roger Pigaut) possèdent ensemble un vieux cargo baptisé La Rose de la mer. Un jour, Jérôme comprend que son oncle, capitaine du bateau, et son équipage de malfrats, ont décidé de couler le cargo pour toucher la prime d’assurance.
Sur le point d’intervenir, il découvre à bord une passagère clandestine qui vient d’accoucher et meurt en lui confiant son enfant. Pour sauver le bébé, Jérôme tue un homme et parvient à ramener le cargo au port avant de se rendre à la justice.
« Baroncelli n’a qu’un défaut, celui de ne pas en avoir. Doué remarquablement, il n’a pas encore contrarié ou compliqué ses dons pour les intensifier », a un jour souligné Louis Delluc à propos de cet ancien journaliste qui, jusqu’à sa mort à 69 ans à Paris, fut l’un des réalisateurs les plus prolifiques du cinéma français. Il réalisa en effet plus de quatre-vingts films entre 1915 et 1947.
Au temps du muet, il fut très prisé pour la qualité de ses adaptations littéraires, qui comptent notamment Le Père Goriot, d’Honoré de Balzac, et Le Rêve, d’Émile Zola. Contrairement à certains de ses contemporains, il fut de ceux qui ne souffrirent pas du passage du cinéma muet au cinéma parlant.
Du drame mondain à l’épopée coloniale, du mélodrame historique au drame mystique, Jacques de Baroncelli fut à l’aise dans tous les styles. Mais son talent servît particulièrement les drames de la mer, comme le prouvent Le Roi de la mer (1917), Pêcheur d’Islande (1924) – son chef-d’œuvre du cinéma muet – ou encore La Rose de la mer.
Une présentation de Pathé. Restauration 4K, d’après les négatifs originaux nitrate, un négatif image et un négatif son optique, ainsi qu’un marron standard de 1ère génération. Travaux effectués par le laboratoire L’Image Retrouvée.
En présence de Sophie Seydoux, présidente de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.