Les Sept Samouraïs fêtent leurs 70 ans : interview de Pascal-Alex Vincent
Pascal-Alex Vincent est cinéaste et enseignant à la Sorbonne-Nouvelle. Son documentaire Satoshi Kon, l’illusionniste était en sélection à Cannes Classics en 2021. Ce spécialiste du cinéma japonais évoque Les Sept Samouraïs (1954), chef d’œuvre d’Akira Kurosawa, qui fête cette année ses 70 ans. Restauré en 4K par les mythiques studios Tōhō, le film est présenté à Cannes Classics en présence de Shion Komatsu, des mêmes studios.
Qu’est-ce qui fait, selon vous, le génie du film de Kurosawa ?
Akira Kurosawa est le cinéaste du pouvoir et de la transmission. Mais si on s’intéresse à sa mise en scène, on constate qu’il est surtout le cinéaste du mouvement. La façon dont se meuvent les personnages et le dynamisme du montage de ses films ont totalement bouleversé le cinéma d’action.
Quelles seraient les adaptations les plus remarquables de ce film ?
La plus célèbre reste Les Sept Mercenaires, un western tourné par John Sturges en 1960, mais j’ai beaucoup de tendresse pour la déclinaison proposée par Roger Corman en 1980, Les Mercenaires de l’espace, une série B de science-fiction dont le scénario était de John Sayles et les décors de James Cameron.
Les studios Tōhō se sont chargés de la restauration du film : pouvez-vous nous en dire plus sur ces derniers ?
La Tōhō est la major la plus importante de l’histoire des studios japonais. Elle est derrière la plupart des chefs-d’œuvre d’Akira Kurosawa ou de Mikio Naruse, et s’est spécialisée après-guerre dans la comédie musicale ou le film à grand spectacle. Et bien sûr c’est la Tōhō qui a donné naissance au monstre atomique Godzilla ! Aujourd’hui, elle en plus de produire des nouveaux succès, elle distribue les films du Studio Ghibli, continuant ainsi à écrire l’histoire du cinéma japonais.