Miracle à Milan, la résistance du néoréalisme
Dans Miracolo a Milano (Miracle à Milan), Vittorio de Sica met en scène la vie du bienveillant Toto, trouvé dans les choux quand il était bébé. Un conte néoréaliste, fantastique et poétique qui décrocha la Palme d’or ex-aequo en 1951 au 4e Festival de Cannes, et présenté en version restaurée à Cannes Classics.
Le drame de l’enfance misérable, du chômage et de l’exclusion sociale. Vittorio de Sica, figure du cinéma italien des années 1930 aux années 1970, fut, dans les années 1950, l’un des plus grands défenseurs de la tendance néoréaliste. Miracle à Milan offre toute sa place aux humbles, les pauvres d’un bidonville de la banlieue milanaise.
Ingénu, Toto a l’audace de croire à un monde juste. De Sica aborde les années d’après-guerre mu par une volonté de contribuer à la reconstruction morale de la société italienne. C’est un cinéaste au sommet de son art qui réalise, en collaboration avec le scénariste Cesare Zavattini, parmi ses films les plus célèbres : Sciuscià en 1946, Le Voleur de Bicyclettes en 1948, Miracle à Milan et Umberto D (1952). Quatre films qui participent du mouvement néoréaliste. Authentiques, les personnages sont interprétés par des acteurs non professionnels et filmés en décors naturels, sans renoncer pour autant à un travail précis de construction de l’image. Avec Miracle à Milan, la collaboration avec Zavattini est à son apogée. Tourné sur un terrain vague de la périphérie de Milan où se hissent les baraquements des mendiants, le film débouche sur une nécessité de s’évader vers un monde imaginaire.
Dans la continuité de Miracle à Milan, le film suivant de De Sica, Umberto D est aussi, dans toute son austérité, l’une des peintures les plus probantes de la désolation de l’Italie de l’époque.