CANNES CLASSICS – Hiroshima mon amour ou les premiers pas de Resnais dans la fiction
Lui a été récompensé d’un prix pour l’ensemble de sa carrière à Cannes en 2009. Elle, d’un César et d’une nomination aux Oscars pour son interprétation dans Amour l’an dernier. Lui, elle, une histoire les lie depuis cinquante-quatre ans déjà. Cette histoire, c’est Hiroshima mon amour, imaginée par Alain Resnais, avec dans le rôle-titre Emmanuelle Riva. Ce grand classique revient à Cannes en version restaurée où il avait ému la critique et le public en 1959.
Photo du film © DR
Personne ne s’y attendait, Hiroshima mon amour fait l’effet d’une bombe au 12e Festival de Cannes. Une bombe cinématographique. Au sortir de la guerre, le cinéma adapte ses formes et ses thèmes à un monde chamboulé. Resnais déconstruit le récit et brise la temporalité. Le style est novateur à l’époque.
Le film affiche un message de paix et de mémoire à travers l’histoire de « Lui » et « Elle ». Un couple, deux corps humides dans une chambre s’enlacent. Emmanuelle Riva, dans son propre rôle, est venue à Hiroshima tourner un film sur la paix. Là, elle s’éprend d’un architecte japonais. Elle lui raconte son adolescence, la Seconde Guerre mondiale, son premier amour. Ils se rapprochent peu à peu mais leur amour est impossible.
Hiroshima mon amour a failli ne jamais voir le jour. Resnais travaille à l’époque sur des courts métrages documentaires et se penche sur la ville qui a connu le premier bombardement atomique de l’Histoire. Il y avait déjà seize films sur la question, il se ravise. Finalement, il se lance dans la conception d’un long métrage de fiction, le tout premier de sa carrière, un mythe aujourd’hui.
Tarik Khaldi
SÉANCES
Lundi 20 mai / Salle Buñuel / 20h00
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