Questionnaire Un Certain Regard : Xavier Dolan pour Laurence Anyways

Deux ans après Les amours imaginaires, long-métrage qui l’a définitivement imposé aux côtés des réalisateurs de la nouvelle vague montante du cinéma québécois, Xavier Dolan présente à 23 ans son second film en sélection officielle. Dans Laurence Anyways, le jeune cinéaste s’intéresse aux tourments amoureux d’un homme qui désire changer de sexe.

Que vous évoque Un Certain regard ?
Mon printemps 2009.

Pourquoi le cinéma est-il essentiel pour vous ?
Parce que c’est ma passion, mon réflexe. Jouer ou réaliser sont les seules façons que j’ai de m’exprimer, de me confier. Pour moi, ne pas faire de cinéma voudrait dire penser sans jamais pouvoir dire, ce serait une grande frustration. C’est la vie que j’ai choisie, et la vie normale n’est plus à la hauteur depuis que je connais les plaisirs, les défis, les sensations, l’énergie et l’adrénaline que cet art procure.

Quel genre de cinéma ou quel film n’a cessé de vous inspirer ?
Le cinéma américain relativement commercial. Les grosses machines. Les drames sentimentaux des années 90, les thrillers psychologiques comme Se7en ou Silence Of The Lambs. Les films de mon enfance comme La petite princesse, Le jardin secret, Titanic, ou Batman Returns de Tim Burton. Tous ces films représentent des inspirations inconscientes, logées dans les racines profondes dans ma mémoire et mon imagination. Mais mon héros est Paul Thomas Anderson. J’aspire à cette polyvalence et à cette virtuosité. Il est créatif, libre, intelligent, sensible, violent. Nous avons eu une enfance particulièrement semblable. Nous portons également le même type de rage et d’indiscipline follement sauvages que notre cinéma, toujours à demi-fictif, demi-thérapeutique, permet d’évacuer.

Quelle question aimeriez-vous poser au réalisateur de votre choix ?
Elle serait évidemment pour Paul Thomas Anderson : j’aimerai connaître son rapport secret avec les acteurs. Aurait-il voulu en être un ? En est-il un ? Les admire-t-il ? Les méprise-t-il ? Leur laisse-t-il énormément de liberté ? Aucune ?

Qu’attendez-vous du Festival de Cannes ?
De l’amitié.

Le film sera projeté à 13h15 et à 22h15 dans la Salle Debussy.