COMPÉTITION – L’éloge de la mère par Xavier Dolan

Anne Dorval, Xavier Dolan et Suzanne Clément © AFP / LV

Il aura suffi de 5 ans et autant de longs métrages à Xavier Dolan pour entrer en Compétition. A 25 ans, le cadet des dix-huit sélectionnés présente Mommy, long métrage dans lequel il explore plus encore le lien mère-fils. Pour l’occasion, il s’entoure des interprètes qui ont fait les succès de ces précédents films, Anne Dorval et Suzanne Clément, rejoints par Antoine Olivier Pilon.

 

Retour à la maison. Diane prend la garde de son fils, Steve, longtemps baladé de centre spécialisé en centre spécialisé. Elle, une éternelle ado et lui, un adolescent atteint d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité. Tous deux vont devoir apprendre à vivre ensemble. Leur voisine d’en face, Kyla, bègue et mystérieuse, va les guider vers un certain équilibre.

 

Xavier Dolan a habitué son public à des personnages aux caractères forts. Dans Mommy, il opte pour le format carré pour souligner leurs traits, leurs personnalités : « Le quadrilatère qu’il constitue encadre les visages à la perfection et représente l’idéal en terme de portrait », explique Xavier Dolan. « Les yeux ne peuvent l’éviter. »

 

Dans le viseur de la caméra apparaissent deux actrices qui ont contribué à la marque de fabrique du réalisateur. Suzanne Clément, Prix d’interprétation féminine au Certain Regard en 2012 pour son rôle dans Laurence Anyways, joue aux côtés d’Anne Dorval, intimement attachée à l’œuvre du réalisateur dès ses débuts en 2009. Un nouveau visage, celui d’Antoine Olivier Pilon, complète le casting. A 16 ans, le jeune acteur a déjà collaboré avec Dolan pour le clip de College Boy d’Indochine, tourné lui aussi en format carré.

 

 

Le trio va explorer les affres de la relation mère-fils, thème récurrent du réalisateur, essence même de J’ai tué ma mère. Cette fois, il inverse le processus et adopte le point de vue de la mère, comme le laisse entendre le titre. L’approche est plus nuancée, avec des personnages perdus dans leurs sentiments, incapables de les exprimer clairement.

 

Le thème est sombre, les émotions troublées, mais Xavier Dolan ouvre le champ des possibles. Grand esthète, il soigne les looks, adopte des lumières claires, teinte le décor de touches gaies et colorées. « Il était crucial que le film soit une fable rayonnante sur le courage, la transmission, l’amour et l’amitié. » Une touche d’espoir, en somme, et un cri d’amour pour sa mommy.

 

Tarik Khaldi

 

 

SÉANCES


Jeudi 22 mai / Grand Théâtre Lumière / 12h – 21h30

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