RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – L’Inconnu du lac d’Alain Guiraudie
Alain Guiraudie est pour la première fois en Sélection officielle, avec son quatrième long métrage. L’Inconnu du lac marque une rupture avec ses films précédents, plutôt décalés et fantaisistes, où la sexualité était traitée avec pudeur. Dans L’Inconnu du lac, le cinéaste français a voulu traiter frontalement l’amour-passion, ce que c’est d’ « avoir quelqu’un dans la peau ». Le film a pour décor unique un lieu de drague homosexuel, au bord d’un lac.
Quel cinéma vous influence ?
J’aime bien citer Fassbinder, Nanni Moretti, Almodovar, parce que ce sont des cinéastes qui ont beaucoup compté pour moi par leur singularité, leur énergie et aussi par leur propos. J’aime aussi revenir à Bunuel, à Glauber Rocha, des cinéastes que j’ai découvert adolescent, c’est avec eux que j’ai découvert qu’un autre cinéma était possible.
Ensuite, c’est plus dur à expliquer mais des gens comme Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Bruno Dumont ou Joao Pedro Rodrigues ont une vraie influence sur ce que je fais. J’aurais du mal à dire par quoi ça passe mais ce qu’ils font m’irradie toujours un peu (ou beaucoup) et je me sens en quelque sorte en dialogue avec eux.
Enfin, en tant que cinéaste, je ne me sens pas influencé que par le cinéma. J’aime toujours faire référence à Hergé, au Club des cinq, à Brecht, aux Pieds Nickelés, à Pierre Desproges, à Bernard Lavilliers.
Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?
Un film autour d’une laiterie reprise en coopérative par des ouvriers et des paysans dans la campagne française (j’aimerais bien la Lozère). Et sur ce fond révolutionnaire, une histoire d’amour entre deux hommes.
Quelle question aimeriez-vous poser au réalisateur de votre choix ?
Je voudrais bien savoir comment Léos Carax s’y est pris pour que Denis Lavant bande aussi dur et aussi longtemps dans Holy Motors. J’aimerais bien savoir sur qui a été moulée la prothèse du sexe de Vincent Gallo dans The Brown Bunny.
SÉANCES
Vendredi 17 mai / Salle Debussy / 11h – 16h30