Eric Cantona et Ken Loach devant la presse internationale
A l’occasion de la présentation en Compétition de Looking For Eric, le réalisateur Ken Loach et l’acteur Eric Cantona ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.
Ken Loach sur le fait d’avoir tourné une comédie :
"Nous avons pensé qu’il était préférable de mettre un sourire sur nos visages. Mais une comédie, après tout, c’est une tragédie qui se finit bien. Nous avons pensé que ce que nous devions faire était de présenter cette histoire en la faisant sonner juste et vrai. Et c’est ce qu’ont fait les acteurs. Ils jouent la vérité, parfois c’est amusant, parfois c’est attristant. Mais si vous jouez juste, alors tout va bien. Nos distributeurs nourrissent un grand espoir avec ce film, nous allons le sortir sur un très grand nombre de copies."
Eric Cantona sur le fait de jouer son propre personnage :
"C’est très particulier de jouer son propre personnage. Ici, on est devant une fiction avec des répliques merveilleusement écrites par Paul Laverty. Et il faut qu’on garde ce naturel, cette spontanéité. J’ai connu quelques tensions avant le tournage, que je n’avais jamais vécues auparavant. Mais en discutant énormément avec Ken et en me posant des questions que je ne m’étais jamais posé avant, j’ai trouvé cette confiance pour prendre du plaisir. Pour ça, je suis passé par des chemins que je n’avais pas l’habitude d’emprunter."
Ken Loach sur le football :
"Le football est utile pour différentes raisons, d’abord parce que ce sport permet aux gens de se rassembler, ça crée une communauté. C’est le seul moment où il est possible d’être chauvin lorsque votre équipe nationale joue. Sorti de ce contexte, le nationalisme n’est pas une bonne chose. Et puis, lors d’un match, les gens peuvent se laisser aller librement à leurs sentiments. On peut être à la fois désespéré, triomphant, triste. Si un film arrive à représenter cela, c’est déjà pas mal."
Eric Cantona sur la comparaison Sir Alex Ferguson / Ken Loach :
"Ils sont très similaires. Ils s’occupent de deux activités complètement différentes, mais savent faire preuve de beaucoup d’humilité. La grande difficulté, c’est de durer, que ce soit de match en match ou de film en film. Ces deux personnages ont su tirer le maximum de moi-même sur un terrain de foot ou un plateau de ciné. Avant d’être de grands entraîneurs ou de grands réalisateurs, ce sont de grands hommes. Et c’est pour moi l’essentiel."