Motel Destino, le thriller sensuel de Karim Aïnouz
Après une année prolifique, où se sont succédées les sorties en salle du Jeu de la reine, en Compétition au Festival en 2023, puis la reprise du documentaire Marin des montagnes, qui avait été présenté en Séance Spéciale en 2021, le réalisateur brésilien Karim Aïnouz est de retour avec une nouvelle fiction, Motel Destino, une intrigue d’errance érotique, aux couleurs chatoyantes. Pour ce film, présenté en Compétition, il revient filmer le Brésil.
Ceará, côte nord-est du Brésil. 30 degrés toute l’année. Chaque nuit, au Motel Destino, se jouent à l’ombre des regards de dangereux jeux de désir, de pouvoir et de violence. Un soir, l’arrivée du jeune Heraldo vient troubler les règles du motel.
Karim Aïnouz a écrit ce film avec l’un des étudiants de sa propre école de scénario à Fortaleza, sa ville natale. Les monochromes rougeoyants éclairés aux néons sont signés Hélène Louvart, qui avait déjà collaboré avec le réalisateur sur La Vie invisible d’Eurídice Gusmão et Le Jeu de la reine. Ils donnent le ton du film : sensuel et électrique.
“J’adore les couleurs. C’est comme du sang, pour moi : la couleur traduit une pulsation de vie.”
– Karim Aïnouz
Mais Motel Destino est bien un film noir. Un portrait à la fois intime et universel d’une jeunesse privée d’avenir et d’espoir par une élite despotique, contre laquelle la violence est la seule arme pour affirmer son désir et sa vitalité. En parallèle, Karim Aïnouz s’inspire d’une tradition du cinéma brésilien, la comédie pornographique (pornochanchada), un genre très populaire dans les années 70.
Le réalisateur revient au Brésil après avoir navigué entre l’Allemagne (Central Airport THF), la Grande-Bretagne (Le Jeu de la reine) et l’Algérie (Marin des montagnes).