Le Festival
de Cannes
Un lieu unique d'expression
pour la création cinématogaphique internationale
© AFP

Au fil de ses éditions, le Festival de Cannes s’est imposé comme l’un des miroirs de la production cinématographique à travers le monde. Plusieurs courants de cinéma s’y sont tour à tour révélés, exprimés ou affirmés. Découvrez 7 grandes périodes qui ont jalonné l’histoire du Festival.

L’ÂGE D’OR du cinéma italien
1945. Dans un pays en reconstruction, le cinéma italien se trouve une nouvelle esthétique : le néoréalisme. Son objectif ? Retranscrire à la caméra la réalité du quotidien de la société. Le mouvement se distingue au Palmarès cannois, avant de laisser la place à ses héritiers : Fellini, Visconti et Antonioni. Retour sur 3 films transalpins qui ont marqué les débuts du Festival.

“ Dans une certaine mesure, tout est réaliste. Il n'y a pas de frontière entre l'imaginaire et le réel. ”

Federico Fellini
1946

Roma città aperta

Rome, ville ouverte

Roberto Rossellini

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Ce film signe l’acte de naissance du néoréalisme italien. Le long-métrage est sélectionné en Compétition pour la 1re édition du Festival de Cannes, qui présente 44 films issus de 19 pays.
Rome, ville ouverte reçoit le Grand Prix (l’ancêtre de la Palme d’or), conjointement avec dix autres films. Pour le scénario, Rossellini s’est entouré de Sergio Amidei - le début d’une longue collaboration entre les deux hommes -, ainsi que d’un certain… Federico Fellini, alors jeune journaliste.

Source : Cinémathèque

1951

Miracolo a Milano

Miracle à Milan

Vittorio de Sica

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Membre fondateur du néoréalisme italien, le réalisateur du Voleur de bicyclette s’éloigne des règles qu’il a lui-même édictées avec son nouveau film, Miracle à Milan. Si le point de départ est bien la réalité d’un quotidien miséreux, il s’en écarte progressivement pour adopter les codes du conte, avec le recours au merveilleux. Présent dans la Sélection officielle de la 4e édition du Festival, le film obtient le Grand Prix, ex aequo avec Mademoiselle Julie d'Alf Sjöberg.

Source : CNC

1960

La Dolce Vita

Federico Fellini

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Un an après Les Quatre Cents Coups de François Truffaut, La Dolce Vita marque définitivement l’entrée du cinéma dans la modernité. Personne ne reste indifférent à sa sortie… et rapidement, le scandale surgit. L’œuvre de Fellini est condamnée par le Vatican pour sa vision décadente de la haute société romaine. On en débat jusqu'au Parlement italien !
Mais la polémique provoque aussi le succès : on fait la queue devant les cinémas, et le Jury de la 13e édition du Festival de Cannes lui attribue la Palme d’or à l’unanimité. La même année, un autre grand film italien est récompensé du Prix du Jury : L’Avventura de Michelangelo Antonioni.

Sources : L’Humanité, La Croix

Neuf ans après sa première édition, une nouvelle récompense voit le jour sur la Croisette : la Palme d’or. Elle remplace le Grand Prix du Festival International du Film, et devient l’un des trophées les plus prestigieux du cinéma.
Deux sélections voient le jour au cours des années 1960 : la création de la Semaine internationale de la Critique en 1962 et de la Quinzaine des Réalisateurs (aujourd’hui Quinzaine des Cinéastes) en 1969. Ces sélections renforcent l’esprit d’indépendance du Festival et favorisent la rencontre entre art et industrie. À la même époque, le Festival s’apprête à propulser de jeunes réalisateurs français sur le devant de la scène…
LA NOUVELLE vague
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Affirmer la primauté du réalisateur sur celle du scénariste. À travers la Nouvelle Vague, c’est le cinéma d’auteur qui voit le jour. Une volonté commune : rompre avec le conformisme de la production française de l’époque. Révélé au grand public lors de la 12e édition du Festival, le mouvement devient une influence majeure pour les cinéastes d’hier et d’aujourd’hui.
1959

Les Quatre Cents Coups

François Truffaut

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59, année historique ? Celle en tous cas où François Truffaut présente son premier long-métrage à Cannes. Le succès est immédiat : l’histoire du jeune Antoine Doinel reçoit un accueil triomphal au Festival. À la sortie de la projection, on porte à bout de bras son interprète principal, un certain Jean-Pierre Léaud, âgé de 14 ans.
Si Les Quatre Cents Coups ne décroche pas la Palme d’or, attribuée à Orfeu Negro de Marcel Camus, le film fondateur de la Nouvelle Vague est récompensé par le Prix de la mise en scène.

Source : Le Monde (archives)

1959

Hiroshima mon amour

Alain Resnais

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Sortie la même année que Les Quatre Cents Coups, l’adaptation du livre de Marguerite Duras à l’écran défraie la chronique. Et pour cause : le film est perçu comme anti-américain par les États-Unis, si bien que leur délégation demande son retrait de la Compétition cannoise. L’œuvre sera tout de même projetée durant la 12e édition du Festival, mais sans concourir pour la Palme d’or. À la tête du tout nouveau ministère de la Culture, l’écrivain André Malraux aurait déclaré après son visionnage qu’Hiroshima mon amour est le plus beau film qu’il ait jamais vu.

Sources : Télérama, Le Monde

1966

La Religieuse

Jacques Rivette

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L’adaptation du roman de Denis Diderot pour le grand écran provoque un scandale avant même sa sortie. S’il passe deux fois devant la commission de contrôle des films cinématographiques avec succès, le film finit par être interdit en 1966 par le secrétaire d’État à l’Information. Tollé ! De nombreux artistes se mobilisent en soutien à Jacques Rivette – Jean-Luc Godard en tête. La Religieuse est finalement sélectionné en Compétition pour la 19e édition du Festival de Cannes sous un autre nom : Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot. La censure est levée un an plus tard, et le film peut enfin sortir en salle… pour les plus de 18 ans.

Sources : CNC, Le Monde

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De sa création jusqu’au début des années 1970, les films sélectionnés en Compétition à Cannes étaient désignés par leur pays d’origine. Conséquence : la valeur artistique des œuvres n’est pas le seul critère pris en compte. Le Festival poursuit sa modernisation et tourne le dos à cette pratique en 1973. Désormais, un comité de sélection indépendant se chargera de la Sélection officielle.
Ce changement valorise un cinéma plus engagé, notamment en provenance d’Hollywood, où de nouveaux talents émergent. Parmi eux : Martin Scorsese, Francis Ford Coppola ou encore Steven Spielberg.
LE NOUVEL Hollywood
Aux États-Unis, les années 1960 sont fortement marquées par le conflit vietnamien. L’opposition de la société civile à cette guerre se retranscrit peu à peu au cinéma, jusqu’à s’imposer comme un thème majeur des films du Nouvel Hollywood. Focus sur trois films de ce courant qui se sont illustrés à Cannes.
1970

M.A.S.H.

Robert Altman

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1969. Présenté à Cannes, Easy Rider sonne la révolte d’une jeunesse anticonformiste et les premiers pas d’un mouvement que l’on nommera bientôt le Nouvel Hollywood. Un an plus tard, la comédie de Robert Altman dénonce de manière détournée l’intervention américaine au Vietnam.
Dès sa sortie, M.A.S.H connaît un immense succès – au point d’être adapté en série télévisée, diffusée entre 1972 et 1983. Le Jury de la 23e édition lui décerne le Grand Prix du Festival (qui remplace la Palme d’or entre 1964 et 1974).

Source : Slash film

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1976

Taxi Driver

Martin Scorsese

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New York en toile de fond, l’aliénation et la violence comme thèmes principaux : ce film mythique dresse le portrait d’un chauffeur de taxi insomniaque, séquelle de son probable passé au Vietnam.
Sélectionné pour la 26e édition du Festival, Taxi Driver est accueilli par des huées lors de sa projection. En réaction, Scorsese, Robert de Niro et Harvey Keitel refusent de se présenter face à la presse et laissent la jeune Jodie Foster, âgée de 13 ans, répondre aux interviews. Le Jury, lui, ne prend pas le parti des journalistes et attribue la Palme d’or au film !

Source : France Info

1979

Apocalypse Now

Francis Ford Coppola

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Après un tournage cauchemardesque, Francis Ford Coppola présente son film en tant que work in progress, le premier du genre en Compétition à Cannes. Si Apocalypse Now est bien accueilli lors de sa projection, une voix dissonante se fait entendre. Françoise Sagan, présidente du Jury de cette 32e édition, a détesté le film et le clame haut et fort. En pure perte, car la Palme d’or est en fin de compte décernée au réalisateur américain, ex aequo avec Volker Schlöndorff pour Le Tambour. C’est la consécration pour Coppola. Cinq ans après une première Palme d’or pour Conversation secrète, il devient le premier réalisateur à obtenir deux fois la plus haute distinction cannoise.

Sources : Télérama, France Info

Après une décennie dominée par le cinéma américain du Nouvel Hollywood, la Sélection du Festival s’ouvre à de nouveaux horizons.
Au tournant des années 1990, le Festival affiche une nouvelle volonté : valoriser des films au parti pris artistique fort tout en étant capables de toucher un large public.
L’OUVERTURE au grand public
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Land and Freedom de Ken Loach, Underground d’Emir Kusturica, Jungle Fever de Spike Lee… Au cours des années 1990, de nombreux films d’auteur s’illustrent au palmarès du Festival. C’est aussi l’époque où l’on récompense des œuvres qui, une fois en salle, connaîtront de grands succès populaires. Focus sur trois films emblématiques de cette période où cinéma et grand public se rencontrent.
1991

Barton Fink

Joel et Ethan Coen

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Le quatrième film des frères Coen rafle tout sur son passage. En Compétition pour la 44e édition du Festival, Barton Fink repart avec le Prix d’interprétation masculine pour John Turturro, l’acteur principal, mais aussi le Prix de la mise en scène et enfin… la Palme d’or : un triplé historique et inédit. Par la suite, seuls deux films seront récompensés trois fois. L’Humanité de Bruno Dumont et La Pianiste de Michael Haneke remportent chacun le Grand Prix ainsi que les Prix d’interprétation féminine et masculine.

Source : Sud Ouest

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1994

Pulp Fiction

Quentin Tarantino

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Après Reservoir Dogs, présenté Hors Compétition en 1992, Quentin Tarantino revient sur la Croisette avec un second long-métrage, cette fois-ci présenté en Compétition.
S’il connaît un accueil mitigé lors de sa projection, le Jury présidé par Clint Eastwood lui remet la Palme d’or, à la surprise générale. Près de trente ans après sa sortie, Pulp Fiction est passé au rang de film culte et reste un incontournable du cinéma contemporain.

Source : Télérama, Première

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1995

La Haine

Mathieu Kassovitz

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Deux syllabes circulent sur toutes les lèvres des participants à cette 48e édition cannoise. Arrivée en force pour la promotion du film, l’équipe de La Haine s’attire rapidement les faveurs des festivaliers. Lorsqu’elle monte les marches du Palais des Festivals, les policiers du service d’ordre décident de lui tourner le dos, en signe de protestation contre un film perçu comme « anti-police ».
Le lendemain, le Jury attribue le Prix de la mise en scène à Mathieu Kassovitz. En France, le film devient rapidement un véritable phénomène de société et enregistre plus de deux millions d’entrées dans les cinémas.

Sources : France 3, Criterion, INA, Radio Canada, Box-office

Au cours de son histoire, le Festival de Cannes n’a eu de cesse de valoriser la jeunesse, pourvu qu’elle soit créative, innovante, audacieuse. Cette volonté se concrétise notamment par la création de deux nouveaux prix en 1978 : Un Certain Regard, pour distinguer un film original dans sa forme et réalisé par un cinéaste encore peu connu, et la Caméra d’or, qui récompense le meilleur premier film toutes sélections confondues.
Côté Sélection, cette recherche exigeante de nouveauté se traduit par l'arrivée d'une poignée de réalisateurs scandinaves qui, à l’aube d’un nouveau siècle, prônent la sobriété et le dépouillement dans la conception cinématographique.
Dogme95 et le « Scandinavian Revival »
En 1995, deux cinéastes danois rédigent un manifeste à Copenhague : c’est la naissance du Dogme95. Suivant l’exemple de François Truffaut, Thomas Vinterberg et Lars von Trier critiquent « une certaine tendance du cinéma actuel ». Ensemble, ils vont donner naissance à une série de films sans artifice et impulser un nouvel élan au cinéma scandinave.
1998

Festen

Fête de famille

Thomas Vinterberg

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Trois ans après la rédaction du manifeste, le premier film du Dogme95 est sélectionné en Compétition lors de la 51e édition du Festival. Festen consacre le « vœu de chasteté » édicté par le mouvement : pas de lumière artificielle, un tournage en caméra portable, pas de crédit pour le réalisateur. Seul l’usage de la pellicule en 35mm n’est pas respecté.
S’il doute du succès de son film, Thomas Vinterberg reçoit une ovation du public lors de la projection cannoise. Festen remporte le Prix du Jury et lance définitivement la carrière de son réalisateur.

Sources : France Culture, Télérama, Bande à part

1998

Idioterne

Les Idiots

Lars von Trier

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La même année que Festen, la Sélection officielle du Festival retient Les Idiots, second film labellisé Dogme95. Le réalisateur danois n’en est pas à son coup d’essai à Cannes : par deux fois, il a remporté le Prix du Jury, pour Europa et Breaking the Waves, ainsi que le Grand Prix de la Commission Supérieure Technique, pour The Element of Crime.
Très attendu et favori de la Compétition, le film ne remporte aucune distinction. Les Idiots ne laisse pourtant personne indifférent : sujet choquant, réalisation brutale, une partie de la salle applaudit, l’autre siffle le réalisateur… qui ne se présente pas en conférence de presse et laisse l’équipe du film répondre à sa place.

Sources : Telegraph, L’Orient-Le-Jour

2000

Dancer in the Dark

Lars von Trier

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Inspiré de l’esthétique développée par le Dogme95, Dancer in the Dark, le troisième film de la trilogie « Cœur d’or », va signer le triomphe du réalisateur danois à Cannes. Auréolé de la Palme d’or, ce drame musical devient le premier long-métrage tourné en caméra digitale à recevoir la distinction suprême. Interprète principale et compositrice de la bande originale, Björk est pour sa part récompensée du Prix d’interprétation féminine.

Sources : Centre Pompidou, CNC

Longtemps dominé par le cinéma européen et américain, le Festival de Cannes ne cesse de tendre les bras aux cinématographies de tous les continents. Depuis plusieurs décennies, des films venant d’Australie, de Chine, de Cuba, d'Inde, de Nouvelle-Zélande ou des Philippines sont ainsi intégrés dans la Sélection officielle. Mais au début du XXIe siècle, c’est vers l’Asie du Sud-Est que les regards se tournent.
LE TRIOMPHE du cinéma asiatique
© DR
Présente depuis longtemps au Palmarès - en témoigne Xia Nu - A Touch of Zen de King Hu, en Compétition de l’édition 1975 -, il faut attendre 1993 et Bawang bieji - Adieu ma concubine de Chen Kaige pour que la Chine obtienne sa première Palme d’or. Depuis, les liens entre Cannes et le Sud-Est asiatique (Chine, Hong-Kong, Corée du Sud et Thaïlande en tête) ne cessent de se renforcer.
2000

In the Mood for Love

Wong Kar-Wai

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Le temps presse ! Cannes approche, et Wong Kar-Wai n’arrive pas à terminer son film. Le réalisateur hongkongais travaille jusqu’au dernier moment, avant de rendre une copie du film pour la Compétition.
Sélectionné pour la 53e édition du Festival, il repart finalement avec le Prix d’interprétation masculine pour Tony Leung Chiu-wai.
In the Mood for Love devient un classique pour les cinéphiles. Dix ans après sa sortie, Xavier Dolan lui rend hommage dans Les Amours Imaginaires, en sélection Un Certain Regard de l’édition 2010.

Sources : Britannica, South China Morning Post, Ecran noir

2010

Lung Boonmee raluek chat

Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures

Apichatpong Weerasethakul

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Après deux films très remarqués (Blissfully Yours, ​​Prix Un Certain Regard 2002, et Tropical Malady, Prix du Jury ex aequo 2004), le réalisateur thaïlandais signe son retour sur la Croisette avec Oncle Boomee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, un nouveau long-métrage expérimental.
Quelques jours plus tôt, c’est sa venue qui est incertaine : alors que la répression des Chemises rouges sévit à Bangkok, le cinéaste se rend à l’aéroport… sans son passeport, laissé dans le centre-ville de la capitale en feu. Le récupérer est trop dangereux, on lui délivre donc un passeport spécial pour partir à Cannes. Bien s’en faut : Apichatpong Weerasethakul remporte la Palme d’or de la 63e édition du Festival !

Sources : Le Point, Universalis, FDC, FDC, Critikat

2019

Gisaengchung

Parasite

Bong Joon-ho

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Si des films du pays du Matin-Calme ont déjà été primés (notamment Old Boy, Grand Prix 2004, et Thirst, ceci est mon sang, Prix du Jury ex aequo 2009, de Park Chan-wook), il faut attendre 2019 pour qu’une œuvre coréenne décroche la Palme d’or.
Présidé par Alejandro González Iñárritu, le Jury de la 72e édition récompense à l’unanimité la satire sociale signée Bong Joon-ho. Cette distinction confirme les liens durables entre la Corée du Sud et le Festival depuis les années 1980.
Après un large succès critique, Parasite triomphe en salle et met en lumière un cinéma d’auteur exigeant, mais également capable de séduire le grand public.

Sources : Boxofficepro, SensCritique, 20 Minutes

Chine, Corée du Sud, Inde, Mexique… Le nouveau millénaire accompagne l’internationalisation du cinéma, et Cannes en est le reflet. Pas question pour autant de renier le passé : La mission patrimoniale du Festival s’affirme avec la création en 2004 des « Cannes Classics », une sélection de copies restaurées de films, d’hommages aux cinématographies d’artistes qui renouvellent les codes et réinventent leur art.
LE RENOUVEAU du cinéma d’auteur
Après une décennie marquée par le rapprochement entre productions indépendantes et grand public, le nouveau millénaire signe une nouvelle ère pour le cinéma d’auteur à Cannes. Retour sur 3 films emblématiques des années 2000 où réalisateur et scénariste ne font qu’un.
2003

Elephant

Gus Van Sant

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Après des débuts dans le cinéma indépendant puis un crochet par Hollywood, Gus Van Sant s’éloigne des grosses productions américaines. À l’image d’Elephant, ses films prennent un nouveau virage au début des années 2000 : plus épurés, ils sont également plus exigeants sur le plan technique.
En 2003, son récit inspiré de la tragédie de Columbine décroche la Palme d’or et le Prix de la mise en scène de la 56e édition du Festival. Une performance remarquable : c’est le premier film à obtenir deux prix de réalisation depuis Barton Fink des frères Coen, en 1991.

Sources : INA, Washington Post, Variety

2014

Mommy

Xavier Dolan

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Après des débuts remarqués sur la Croisette pour Les Amours Imaginaires (Un Certain Regard 2010) et Laurence Anyways (Prix d'interprétation féminine ex aequo, Un Certain Regard 2012), le jeune réalisateur québécois intègre la Compétition avec son cinquième long-métrage.
En lice pour la Palme d’or, Mommy décroche finalement le Prix du Jury, après avoir fait sensation tout au long du Festival. Xavier Dolan profite de la cérémonie de remise des prix pour remercier Jane Campion (Palme d’or ex aequo pour La Leçon de piano en 1993) et lance un appel à sa génération : « En bref, je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais. Et puisse ce prix en être la preuve la plus rayonnante. »

Sources : Première, RTBF

2021

Titane

Julia Ducournau

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Après une année 2020 sans Palmarès, l’édition 2021 signe le retour de la Compétition sur la Croisette.
Déjà remarquée avec Grave (Semaine de la Critique 2016), Julia Ducournau revient à Cannes avec Titane, un second long-métrage dans lequel elle affirme un style bien à elle. À travers les codes du cinéma de genre, la réalisatrice traite avant tout de la mutation et interroge le rapport au corps. En remportant la Palme d’or de cette 74e édition, la Française devient la seconde femme à remporter la distintion suprême, vingt-huit ans après Jane Campion.

Sources : Le Monde, Le Monde