10 records qui ont jalonné l’histoire du Festival de Cannes

En 1991, Barton Fink des frères Coen reçoit le Prix d’interprétation masculine pour la prestation de John Turturro, le Prix de la mise en scène et la prestigieuse Palme d’or. Il devient le premier film triplement primé au Festival de Cannes.

À la suite de ce palmarès, la règle de non-cumul des prix principaux est adoptée. L’article 8 du règlement précise désormais qu’une récompense importante n’est cumulable qu’avec des prix d’interprétation. L’exploit d’une triple distinction ne s’est depuis produit qu’à deux reprises : avec L’Humanité de Bruno Dumont en 1999 et avec La Pianiste de Michael Haneke en 2001, qui se sont vus octroyer à la fois le Grand Prix et les Prix d’interprétation féminine et masculine.

En 1980, Ken Loach présentait pour la première fois un film en Sélection au Festival : The Gamekeeper, dans la section Un Certain Regard. La carrière du réalisateur a ensuite été ponctuée de nombreuses participations au rendez-vous cannois, avec quinze longs-métrages en Sélection officielle. Parmi les films présentés, deux ont remporté la plus haute distinction : Le vent se lève en 2006 et Moi, Daniel Blake dix ans plus tard, qui a fait entrer le Britannique dans le cercle restreint des réalisateurs doublement palmés.

En 2007, les réalisateurs Ken Burns et Lynn Novick présentent en avant-première The War, un documentaire fleuve en sept parties sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, à travers le récit personnel d’une poignée d’hommes et de femmes originaires de quatre villes américaines. La projection ne dure pas moins de 870 minutes, soit 14 heures et 30 minutes, réparties en quatre séances spéciales entre le mardi 22 et le mercredi 23 mai.

En 1981, un fait unique se produit sur la Croisette. À l’heure du Palmarès, l’actrice française Isabelle Adjani, alors âgée de 26 ans, se voit appelée deux fois sur scène pour recevoir le Prix d’interprétation féminine : une première fois pour son rôle dans Quartet de James Ivory et une seconde pour Possession d’Andrzej Żuławski, deux films inscrits à la Compétition de la 34^e édition du Festival. Cette performance n’a pas été réitérée depuis.

Un candidat brille particulièrement pour sa patience avant d’obtenir la plus haute récompense cannoise : Jean-Luc Godard. Le cinéaste a attendu quarante-deux ans entre sa première sélection, dans la section Perspectives du cinéma français pour Comment ça va ? en 1976, et sa première Palme d’or, pour Le Livre d’image en 2018. Cette année-là, pour la première fois dans l’histoire du Festival, une Palme spéciale est remise par Cate Blanchett à Fabrice Aragno et Mitra Farahani, venus représenter le réalisateur franco-suisse, pour saluer en lui l’artiste exceptionnel qui « a cherché à définir et redéfinir le cinéma » tout au long de sa carrière.

Au Festival de Cannes, si la tradition veut que chaque première d’un film se solde par les réactions spontanées du public, certaines standing ovations durent davantage que d’autres. En 2006, dans le Grand Théâtre Lumière, Guillermo Del Toro est reparti avec un beau record pour son Labyrinthe de Pan : celui du film le plus longuement applaudi, avec 22 minutes de vivats de la foule.

En 1956, Louis Malle remporte la Palme d’or pour son documentaire Le Monde du silence, coréalisé par Jacques-Yves Cousteau. Alors âgé de 24 ans, il devient le plus jeune réalisateur lauréat de ce prix, un record qu’il détient encore aujourd’hui. Steven Soderbergh le talonne de près, qui décrocha en 1989 la Palme d’or pour Sexe, mensonges et vidéo à l’âge de 26 ans.

Depuis 1964, la présidence du Jury du Festival est réservée aux professionnels du cinéma. Jusqu’ici, seule l’actrice Jeanne Moreau a eu cet honneur à deux reprises et vingt ans d’intervalle, en 1975 et en 1995, qui fut l’occasion d’une séquence devenue culte : chacun se souvient de Vanessa Paradis et Jeanne Moreau entonnant « Le Tourbillon de la vie » lors de la cérémonie d’ouverture du 48^e Festival de Cannes.

L’année 2017 marque la 70^e édition du Festival de Cannes. Pour célébrer l’événement, la maison de joaillerie Chopard, chargée de la fabrication de la Palme d’or depuis 1998, l’incruste de 167 diamants « tels des poussières d’étoiles sur son feuillage et sa tige ». Les pierres précieuses et l’effet « givré » du socle en cristal font la spécificité du trophée, décerné cette année-là au réalisateur suédois Ruben Östlund pour The Square.

Figure incontournable du cinéma français, la comédienne Isabelle Huppert est aussi une fidèle du Festival de Cannes, où elle a été invitée plus de vingt-cinq fois, dont une en tant que Présidente du Jury en 2009. Elle détient le record de l’actrice ayant participé au plus grand nombre de films en Sélection officielle depuis 1976, où elle était au casting d’Aloïse de Liliane de Kermadec. Son talent a déjà été récompensé à deux reprises : par un premier Prix d’interprétation féminine en 1978 pour le rôle-titre dans Violette Nozière de Claude Chabrol, et un second en 2001 pour le rôle d’Erika Kohut dans Le Pianiste de Michael Haneke. Point d’orgue de son parcours cannois, l’actrice a en 2021 généreusement évoqué sa carrière lors d’une Leçon de cinéma qui a ravi les festivaliers.