La couleur au cinéma est presque aussi ancienne que le septième art ! Dès 1895, le court métrage Annabelle Serpentine Dance est déjà colorisé à la main. En 1917, un procédé révolutionnaire appelé Technicolor va bouleverser la production cinématographique. Le Magicien d’Oz, Autant en emporte le vent, Les Aventures de Robin des Bois ou encore Blanche-Neige et les sept nains : de grands succès ont recours à ce procédé au cours des années 30 et 40. Avec le Technicolor trichrome, il devient possible de capturer trois couleurs sur trois bandes de pellicule différentes, puis de les superposer sur une même bande pour additionner les couleurs.
Présenté lors de la seconde édition du Festival, en 1947, Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli a recours à ce type de colorisation. Sacré Grand Prix – Comédies musicales, le film met en scène Florenz Ziegfeld, célèbre producteur de Broadway, rêvant de monter son dernier music-hall. Pour les amateurs de comédie musicale, c’est l’unique occasion de croiser Fred Astaire et Gene Kelly ensemble au grand écran.
Introduit dans les années 50, l’Eastmancolor va progressivement prendre le pas sur le Technicolor. Plus simple d’utilisation et moins onéreux, ce procédé utilise un film unique multicouche : chaque bande de film est sensible à une couleur primaire différente. Jigoku-Mon (La Porte de l’enfer), du réalisateur japonais Teinosuke Kinugasa, est le premier film sacré à Cannes à l’avoir exploité. Pour Jean Cocteau, président du Jury de l’édition 1954, le film possède “les plus belles couleurs du monde”.