Ivre de femmes et de peinture, long-métrage historique inspiré de la vie de Jang Seung-Ub dit « Owon », un peintre du XIXe siècle célèbre pour sa liberté artistique, son mode de vie libertin et son amour de l’alcool, est le premier film coréen à être récompensé au Festival de Cannes, en 2002. Son réalisateur, Im Kwon-taek, reçoit alors le Prix de la Mise en scène pour son 98e film, ex æquo avec Paul Thomas Anderson pour Punch-Drunk Love.
10 films coréens qui ont marqué la Croisette
Depuis une vingtaine d’années, une vague de cinéastes coréens déferle sur les plus grandes manifestations cinématographiques internationales. Le Festival de Cannes a développé un véritable attrait pour le cinéma venu de Corée du Sud, porteur de nouvelles propositions esthétiques et thématiques, et a ainsi fait émerger de nombreux chefs-d’œuvre. Top 10 des films qui ont marqué la compétition cannoise.
Librement adapté du manga de Garon Tsuchiya et Nobuaki Minegishi, Old Boy est le film qui fait décoller le cinéma coréen à l’international. Park Chan-wook signe, avec ce deuxième volet de sa trilogie sur la vengeance (entre Sympathy for Mister Vengeance et Lady Vengeance), un thriller psychologique dérangeant qui sera récompensé du Grand Prix du Jury présidé par Quentin Tarantino, en 2004.
Lors de la 60e édition du Festival de Cannes, l’actrice Jeon Do-yeon se voit attribuer par Alain Delon le Prix d’interprétation féminine pour sa performance dans Secret Sunshine de Lee Chang-dong. Elle y incarne une jeune veuve qui s’installe dans la ville natale de son mari avec leur fils, afin de démarrer une nouvelle vie. Il s’agit de la deuxième femme asiatique à être couronnée d’une telle distinction, après la Chinoise Maggie Cheung pour Clean d’Olivier Assayas.
Après avoir été juré lors de la 62e édition du Festival, le cinéaste Lee Chang-dong présente son deuxième film en Compétition, Poetry, pour lequel il obtient le Prix du Scénario. Le film dresse le touchant portrait d’une grand-mère qui compense ses pertes de mémoire en s’évadant dans la poésie. La même année, la comédie dramatique Ha ha ha de Hong Sang-soo remporte le Prix Un Certain Regard.
Arirang est le 3e film que Kim Ki-duk présente au Festival de Cannes, après L’Arc en 2005 et Souffle en 2007. Ce documentaire autobiographique est une plongée introspective dans la vie de l’artiste ermite, qui vit retiré dans une cabane de montagne dépouillée de tout confort. Il reçoit le Prix Un Certain Regard, ex æquo avec le réalisateur allemand Andreas Dresen pour Stopped on Track.
Le court-métrage Safe de Moon Byoung-gon a remporté la Palme d’or de cette catégorie lors de la 66e édition du Festival, des mains de Jane Campion. Métaphore de la société capitaliste et de ses dérives, le film narre l’histoire d’une étudiante piégée dans un petit boulot de caissière dans un centre de jeu clandestin, qui détourne les gains des parieurs pour combler ses dettes.
L’année 2019 marque le centenaire du cinéma coréen (The Righteous Revenge de Kim Do-san, 1919) et sa consécration : Parasite, la fable satirique de Bong Joon-ho, devient la première œuvre sud-coréenne à recevoir la plus haute distinction à Cannes, à l’unanimité du Jury. Il entre par ailleurs sur le podium des films à avoir remporté à la fois la Palme d’or et l’Oscar du meilleur film, aux côtés du The Lost Weekend de Billy Wilder (1946) et de Marty de Delbert Mann (1955).
En Sélection officielle symbolique à Cannes 2020, Heaven: To the Land of Happiness est le quatrième long-métrage de Im Sang-soo à être invité à Cannes après The President’s Last Bang (2005), The Housemaid (2010) et L’Ivresse de l’argent (2012). Inspiré de la tragicomédie Knockin’ on Heaven’s Door (1997) du réalisateur allemand Thomas Jahn, le film met en scène la rencontre d’un détenu et d’un employé d’hôpital, interprétés par Choi Min-sik (Old Boy) et Park Hae-il (Memories of Murder), qui s’enfuient en quête d’un ultime bonheur.
Park Chan-wook aime la Compétition, et les jurys qui se succèdent aiment Park Chan-wook. Pour son quatrième film en Compétition, il présente Decision to Leave, un polar romantique qui explore la relation vertigineuse entre un inspecteur de police et la veuve d’un homme assassiné, principale suspecte de l’enquête. Il décroche le Prix de la Mise en scène, sa troisième récompense cannoise.
En 2022, pour la première fois dans l’histoire du cinéma coréen, deux films sont récompensés lors de la même édition. Dans Les Bonnes Étoiles, Song Kang-ho, l’acteur fétiche de Bong Joon-ho révélé dans Parasite, incarne un homme impliqué dans un trafic de bébés. Il reçoit le Prix d’interprétation masculine des mains de Diane Kruger et devient le troisième lauréat asiatique d’un tel prix, après le Hongkongais Tony Leung Chiu-wai pour In The Mood for Love (2000) et le Japonais Yūya Yagira pour Nobody Knows (2004).