Les révélations du Festival de Cannes

Fidèle à son ambition d’origine de favoriser l’évolution de l’art cinématographique dans le monde, le Festival de Cannes offre chaque année un tremplin à la nouvelle génération et révèle les jeunes talents qui feront le cinéma de demain. Au fil de son histoire, l’institution a ainsi permis à de nombreux cinéastes d’accéder à une reconnaissance internationale, en « [mettant] en valeur des styles, des identités, des cultures et des géographies différentes ». Aperçu de ce nuancier avec  10 noms éclos à Cannes et qui nous accompagnent depuis le début des années 2000.

1
Jessica Hausner (Autriche)
Jessica Hausner © DR
Lovely Rita, 2001 © DR
Amour Fou, 2014 © DR
Little Joe, 2019 © DR
Hôtel, 2004 © DR

En 1999, Inter-view, le film de fin d’études de Jessica Hausner, élève entre autres de Michael Haneke, reçoit une Mention spéciale du Jury de LA CINEF (ex Cinéfondation). La réalisatrice devient une fidèle du Festival, où elle présente Lovely Rita (2001), Hotel (2004) et Amour Fou (2014) dans la section Un Certain Regard. En 2019, son cinquième film, Little Joe, est présenté en Compétition et permet à Emily Beecham de décrocher le Prix d’interprétation féminine.

2
Kornél Mundruczó (Hongrie)
Kornél Mundruczó © Armin Smailovic
Johanna, 2005 © DR
Fehér Isten, 2014 © DR
Delta, 2008 © DR

Les liens entre Kornél Mundruczó et le Festival remontent à 2003, quand son film d’école Kis Apokrif n°2 est présenté à LA CINEF (ex-Cinéfondation). Par la suite, il revient avec nombre de ses longs-métrages : Johanna (Un Certain Regard, 2005), Delta (Compétition, 2008), Un Garçon fragile – Le projet Frankenstein (Compétition, 2010). Dix années après sa première sélection, le réalisateur remporte le Prix Un Certain Regard pour son conte visionnaire Fehér Isten (2014).

3
Lucrecia Martel (Argentine)
Lucrecia Martel © DR
La Niña Santa, 2004 © DR

Sélectionnée pour faire partie de la 3e session de la Résidence du Festival, l’Argentine Lucrecia Martel y développe son deuxième film, après le remarqué La Ciénaga. La Niña Santa, « un conte sur le bien et le mal » coproduit par Pedro Almodovar, est présenté en Compétition à Cannes en 2004. La réalisatrice est aujourd’hui considérée comme l’une des figures majeures du Nouveau Cinéma argentin.

4
Corneliu Porumboiu (Roumanie)
Corneliu Porumboiu © DR
Policier, Adjectif, 2009 © DR

Corneliu Porumboiu foule pour la première fois le tapis rouge du Palais des festivals en 2004 : son court-métrage Calatorie la oras se voit décerner le 2e Prix ex æquo de LA CINEF. L’année suivante, il rejoint la Résidence du Festival. Il y signe son premier long-métrage, 12:08 à l’est de Bucarest, qu’il présente à la Quinzaine des réalisateurs en 2006 et pour lequel il remporte la Caméra d’or. Son film suivant, Policier, Adjectif, une peinture critique de la société roumaine, reçoit le Prix du Jury Un Certain Regard en 2009. Lors du 64e Festival de Cannes, il est invité à faire partie du Jury de la Cinéfondation et des courts-métrages, sous la présidence de Michel Gondry.

5
Nadine Labaki (Liban)
Nadine Labaki © Vivien Killilea / Getty Images
Capharnaüm, 2018 © DR
Capharnaüm, 2018 © DR

Espoir du cinéma libanais, Nadine Labaki intègre la 9e promotion de la Résidence du Festival en 2004-2005. Elle y travaille à l’écriture et au développement de son premier long-métrage, Caramel, qui, présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2007, devient le plus grand succès du cinéma libanais à l’étranger. En 2018, la cinéaste crée la sensation en Compétition avec Capharnaüm, un drame social sur les enfants des rues au pays du Cèdre. Elle est alors couronnée du Prix du Jury, présidé par l’actrice Cate Blanchett.

6
Xavier Dolan (Canada)
Xavier Dolan © DR
Les Amours imaginaires © DR
Mommy, 2017 © DR
Laurence Anyways, 2011 © DR

Xavier Dolan fait sa première apparition à Cannes en 2009 pour présenter son long-métrage J’ai tué ma mère à la Quinzaine des Réalisateurs. Le film est accueilli par une standing ovation et repart récompensé de 3 prix. Par la suite, l’enfant prodige de la Croisette poursuit son ascension en Sélection officielle avec Les Amours imaginaires (Un Certain Regard, 2010) et Laurence Anyways (Prix d’interprétation féminine, Un Certain Regard en 2011). Son premier film en Compétition, Mommy, obtient le Prix du Jury, ex æquo avec Adieu au langage de Jean-Luc Godard en 2014. À défaut d’obtenir la Palme d’or, le film restera pour beaucoup de cinéphiles une « Palme du cœur ». Deux ans après, le canadien est de retour sur l’écran du Grand Théâtre Lumière avec Juste la fin du monde, qui lui vaut le Grand Prix du palmarès.

7
László Nemes (Hongrie)
László Nemes - Le Fils de Saul, 2015 © Getty Images / Pascal Le Segretain
Le Fils de Saul, 2015 © DR

Ascension fulgurante dès son premier long-métrage pour le hongrois László Nemes : en 2015, Le fils de Saul est présenté en Compétition au Festival de Cannes, où il remporte le Grand Prix, avant de décrocher le Golden Globe et l’Oscar du Meilleur Film Étranger. Le scénario de ce film hors normes sur le quotidien des Sonderkommando a été développé en 2011 en collaboration avec la française Clara Royer dans le cadre de la Résidence du Festival.

8
Laura Wandel (Belgique)
Laura Wandel © DR
Un monde, 2014 © Dragons Films

Le Festival de Cannes accueille Laura Wandel pour la première fois en 2014, avec son court-métrage Les Corps étrangers, sélectionné en Compétition. Sept ans plus tard, la scénariste et réalisatrice présente son premier long-métrage, Un monde, à Un Certain Regard. Ce film d’angoisse, sur le harcèlement à hauteur d’enfant, remporte le Prix FIPRESCI et est primé à sept reprises lors des Magritte du Cinéma en Belgique. En 2022, elle intègre la Résidence du Festival pour l’écriture de son deuxième long-métrage.

9
Lukas Dhont (Belgique)
Lukas Dhont - Girl, 2018 © Pascal Le Segretain / Getty Images
Girl, 2018 © DR
Close, 2022 © DR

En 2016, Lukas Dhont participe à la Résidence du Festival, où il développe sous le titre « Another Skin » le projet de scénario de son premier film Girl, qui explore les thèmes de la transformation, de l’identité et de la danse. La notoriété du réalisateur belge prend son envol en 2018, alors que ce film remporte La Caméra d’or à l’issue de sa sélection au Certain Regard. Le long-métrage révèle également Victor Polster, qui se voit récompensé par le Prix d’interprétation Un Certain Regard. Close, le deuxième film de Lukas Dhont, qui raconte la fracture d’une amitié adolescente, obtient le Grand Prix de la 75e édition, ex æquo avec Stars At Noon de la réalisatrice française Claire Denis.

10
Antoneta Alamat Kusijanović (Croatie)

Antoneta Alamat Kusijanović est une alumni de la Résidence du Festival. Elle y a développé Murina, son premier long-métrage en tant que réalisatrice. Sacré Caméra d’or en 2021, ce récit d’émancipation féminine, coproduit par Martin Scorsese, signe les premiers pas prometteurs d’une étoile montante du cinéma croate.

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