The Apprentice : l’ascension de Donald Trump
En Compétition, Holy Spider (Les Nuits de Mashhad, 2022) nous emmenait en Iran pour enquêter sur une série de féminicides qui bouleversa le pays d’origine du réalisateur Ali Abbasi. En 2018, le très original Border emportait le Prix Un Certain Regard. The Apprentice présenté en Compétition cette année, se penche sur l’ascension fulgurante de Donald Trump, alors qu’il tutoie les sommets en tant que magnat de l’immobilier.
You’re fired! C’est par cette sentence emblématique que Donald Trump congédiait d’un geste l’entrepreneur jugé inapte dans le reality show à succès « The Apprentice », dont il fut l’homme de pouvoir pendant quatorze saisons de 2004 à 2015. Écrit par Gabriel Sherman, auteur par ailleurs pour le New York Times d’un best-seller sur l’histoire de Roger Ailes, fondateur de Fox News, ce film biographique s’intéresse aux jeunes années de Donald Trump, et aux appuis dont il dispose avant de devenir le puissant businessman que l’on connait. Dans les années 1970-1980, Roy Cohn (formidable Jeremy Strong) , qui avait travaillé aux côtés du sénateur McCarthy, joua un rôle-clef dans la construction professionnelle du jeune Donald. Le film plonge au cœur de cette influence.
D’origine iranienne, le réalisateur Ali Abbasi est l’auteur d’une filmographie éclectique. Marqué par le surréalisme et le « réalisme magique » des écrivains sud-américains Gabriel García Márquez ou Carlos Fuentes, le réalisateur ne laissait pas indifférent avec son film Border, présenté en Sélection officielle en 2018. Fort d’une esthétique très années 1970, The Apprentice s’inscrit dans un tout autre registre en prise avec la réalité, tout comme son long métrage précédent, Holy Spider. Sebastian Stan, connu pour son rôle de Carter dans la série Gossip Girl, ou de « Bucky » Barnes AKA le « Soldat de l’hiver » de la trilogie Captain America, y campe remarquablement un Donald Trump en pleine ascension.