Sean Baker explore de nouveaux horizons en Compétition

L’Américain Sean Baker est de retour en Compétition avec Anora, trois ans après Red Rocket. Pour cette nouvelle comédie dramatique, le réalisateur quitte les milieux marginaux qu’il affectionne pour ancrer ses personnages dans son New York natal.

Anora, jeune stripteaseuse à Brooklyn, tombe amoureuse du fils d’un oligarque russe. Le conte de fée semble tout tracé, un mariage est prévu, mais c’était sans compter sur les parents de son amant, déterminés à compromettre cette union.

Sean Baker nous avait habitués à filmer des bulles nichées à la marge de lieux de rêve. Dans Tangerine (2015), équipé d’un iPhone, il filmait des prostituées trans sur les trottoirs de Hollywood, sous des lumières couleur mandarine. Deux ans plus tard, pour The Florida Project, il se plaçait dans un motel à deux pas de Disney World où vivaient la petite Moonee et sa mère en résistance à un quotidien précaire.

Après ces films acclamés pour leur fraîcheur, l’histoire de Sean Baker s’est écrite à Cannes, en Compétition, avec Red Rocket. Là encore, il choisissait un personnage à la marge et un univers désolé, à savoir un acteur porno retraité contraint de squatter le canapé de son ex femme dans sa ville natale du Texas.

Anora s’annonce comme une rupture avec les films précédents. Si le personnage éponyme, une stripteaseuse, reste dans la veine Baker, l’univers dans lequel elle va évoluer traduit la volonté exprimée du réalisateur de “faire un film sur des gens riches”.

L’autre nouveauté tient à la distribution. Alors qu’il privilégiait jusque là des castings sur les réseaux sociaux, Sean Baker invite Mikey Madison (remarquée dans les dernier volets de Scream) à camper Anora, accompagnée par Yuriy Borisov, déjà vu en Compétition en 2021 dans La Fièvre de Petrov de Kirill Serebrennikov et Compartiment No.6 de Juho Kuosmanen.