Agathe Riedinger taille les mille facettes de la téléréalité dans Diamant Brut
Un nouveau visage du cinéma français ouvre la Compétition 2024, celui d’Agathe Riedinger, réalisatrice de Diamant Brut. Dans ce premier long métrage, elle partage sa fascination et ses craintes sur le sujet extrêmement complexe et contemporain de la téléréalité.
“Je vais devenir la Kim K française.” Liane a 19 ans et pour échapper à un avenir trop étriqué pour elle dans le sud de la France, elle mise sur la téléréalité. Elle en a les codes, le physique, le caractère puis, un jour, un coup de téléphone bouleverse sa vie : elle est appelée pour le casting de “Miracle Island”.
La téléréalité est au cœur des réflexions d’Agathe Riedinger depuis des années. Fascinée par ces émissions quotidiennes et les réseaux sociaux de leurs candidats, elle n’en est pas moins alarmée par les valeurs qu’elle véhicule telles que la violence, l’hypersexualisation des femmes et la culture du viol.
En 2017, elle amorçait l’exploration de ce milieu dans J’attends Jupiter, un court métrage qui mettait déjà en scène le personnage de Liane. Le film donnait à voir l’univers pictural de la metteuse en scène, mêlant références très classiques et ultra modernité, comme pour souligner l’intemporalité des trajectoires de ces femmes, celles d’extraction sociale au féminin, à la manière des cocottes du 20e siècle.
Pendant les sept années qui ont suivi le court métrage, Agathe Riedinger a façonné Diamant Brut et donne aujourd’hui à voir les facettes les plus complexes de la téléréalité, ce miroir souvent snobé de la société. La réalisatrice y reflète la multiplicité des regards posés sur son héroïne qui mène une revanche sociale sur le mépris de classe, guidée avant tout par une quête d’amour et d’ascension sociale basée sur la paraître.